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Le calvaire diagnostique bientôt de l’histoire ancienne ?
Je ne sais pas vous, mais j’ai toujours trouvé sidérant qu’une maladie touchant une femme sur dix puisse rester invisible pendant si longtemps. Sept ans ! C’est le délai moyen pour poser un diagnostic d’endométriose. Imaginez un peu : sept années de douleurs intenses, d’incompréhension, de rendez-vous médicaux frustrants, et parfois de problèmes de fertilité non expliqués.
Et voilà qu’arrive la start-up lyonnaise Ziwig avec son Endotest. Un simple prélèvement de salive et le tour est joué ! Enfin, presque. La technologie derrière est loin d’être basique : analyse des micro-ARN, séquençage à haut débit, algorithme d’intelligence artificielle… Des termes compliqués pour une idée simple : détecter l’endométriose de façon fiable et non invasive.
Comment fonctionne ce test miraculeux ?
Le principe est assez bluffant, quand on y pense. On vous prélève un peu de salive – rien de bien sorcier jusque-là. Ce qu’on recherche, ce sont des micro-ARN, ces petites molécules qui nous renseignent sur l’activité biologique de nos cellules. C’est comme si vos cellules tenaient un journal intime et que ce test permettait d’y jeter un œil.
Yahya El Mir, le fondateur de Ziwig, ne cache pas sa fierté : « Réduire la durée de diagnostic de 7 ans à quelques jours, c’est une véritable révolution ! » Et difficile de lui donner tort.
Entre espoir et prudence : le chemin vers le remboursement
Alors, tout est parfait ? Pas si vite. La HAS joue la carte de la prudence – et on ne peut pas vraiment la blâmer. Certes, une étude de l’INSERM a démontré que l’Endotest était précis à 95%. Impressionnant ! Mais avant de l’intégrer définitivement dans notre système de santé, la HAS souhaite des études supplémentaires.
En attendant, voici ce qu’elle propose : rendre ce test gratuitement accessible aux femmes de plus de 18 ans présentant des signes cliniques d’endométriose, via un « forfait innovation ». Une sorte de période d’essai à grande échelle, si vous voulez.
Méthode diagnostique | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Échographie/IRM | Visualisation des lésions | Ne détecte pas toutes les formes |
Cœlioscopie | Diagnostic certain | Invasif, nécessite une chirurgie |
Endotest | Non invasif, précision de 95% | Coût élevé (±1000€), études encore en cours |
Après le diagnostic, quelle prise en charge ?
C’est là que le bât blesse encore un peu. Comme le souligne Hervé Fernandez, chirurgien gynécologue et professeur à l’université Paris Saclay : « Que fait-on une fois qu’on a diagnostiqué l’endométriose ? »
Car malgré les avancées, il n’existe toujours pas de traitement définitif. L’hormonothérapie et la chirurgie peuvent aider, mais elles ne font souvent que ralentir la progression de la maladie. C’est un peu comme si on avait trouvé comment identifier le problème, mais qu’on cherchait encore la solution parfaite.
Ziwig travaille d’ailleurs sur une seconde version de son test qui permettrait d’adapter les traitements selon les caractéristiques spécifiques de l’endométriose de chaque patiente. Une médecine personnalisée, en somme.
Un espoir pour des millions de femmes
Saviez-vous que l’Endotest est déjà disponible dans une dizaine de pays en Europe et au Moyen-Orient ? Le hic ? Son prix : environ 1 000 euros. Pas vraiment accessible pour toutes les bourses, vous en conviendrez.
C’est pourquoi la perspective d’un remboursement en France représente un tel espoir. Imaginez toutes ces femmes qui pourront enfin mettre un nom sur leurs douleurs, sans attendre des années, sans subir d’examens invasifs, sans se ruiner…
La maladie reste la même, bien sûr. Mais être diagnostiquée rapidement, c’est déjà ne plus se sentir folle ou hypochondriaque. C’est pouvoir dire : « Non, je n’exagère pas, ma douleur est réelle et elle a un nom. »
Une technologie française à la pointe
Il y a aussi une certaine fierté à voir cette innovation naître en France, à Lyon plus précisément. Dans un domaine où les femmes ont souvent été les grandes oubliées de la recherche médicale, voilà une avancée qui mérite d’être saluée.
Et puis, soyons honnêtes, cela montre aussi que l’IA peut être mise au service d’avancées concrètes en santé, loin des fantasmes dystopiques qu’on lui associe parfois.
Quand on parle d’innovation en santé, on imagine souvent des technologies complexes, des machines imposantes. Et voilà qu’une simple analyse de salive pourrait changer la donne. C’est ça aussi, l’innovation : parfois, les solutions les plus élégantes sont aussi les plus simples.
Vous vous demandez peut-être quand ce test sera disponible gratuitement ? La balle est maintenant dans le camp du gouvernement, qui doit décider s’il suit les recommandations de la HAS. Affaire à suivre, donc…
Un pas vers une meilleure reconnaissance des maladies féminines ?
N’est-ce pas étrange qu’il ait fallu attendre 2024 pour voir émerger une solution aussi prometteuse pour une maladie connue depuis des siècles ? C’est peut-être le signe que les choses changent enfin, que la santé des femmes commence à recevoir l’attention qu’elle mérite. Et si l’Endotest n’était que le début d’une nouvelle ère pour la médecine gynécologique ? J’ai comme l’impression que cette petite révolution salivaire pourrait en inspirer bien d’autres.