Figure-vous que plus de 400 pratiques revendiquent aujourd’hui appartenir à la grande famille des médecines douces. Acupuncture, ostéopathie, homéopathie… Ces approches alternatives séduisent de plus en plus de Français. Mais savez-vous réellement comment ces soins sont pris en charge par la Sécu et vos mutuelles ? Décryptage d’un système qui peut parfois ressembler à un vrai casse-tête administratif.
Sommaire
Médecines douces : quand l’alternative séduit
Vous avez déjà essayé l’ostéopathie après un mal de dos persistant ? Ou peut-être que l’acupuncture vous a soulagé de migraines que rien ne semblait calmer ? Voilà exactement ce qu’on entend par « médecine douce » : des approches thérapeutiques qui sortent du cadre conventionnel de la médecine classique.
Ces pratiques se distinguent par une approche souvent moins invasive et plus globale de la santé. Petite nuance importante : elles ne sont généralement pas enseignées dans le cursus médical standard, et leurs praticiens – sauf exception – ne sont pas reconnus comme médecins. Ils ne peuvent donc ni établir de diagnostic officiel, ni prescrire des médicaments, ni traiter une maladie au sens strict.
Cela dit, de nombreux médecins « classiques » ne dédaignent pas ces approches complémentaires. Beaucoup suivent même des formations spécifiques pour intégrer certaines de ces pratiques à leur arsenal thérapeutique habituel.
Un petit tour d’horizon des pratiques les plus courantes
Les médecines douces les plus populaires en France | |||
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Acupuncture | Aromathérapie | Balnéothérapie | Chiropractie |
Ergothérapie | Homéopathie | Hypnose | Hydrothérapie |
Kinésithérapie | Luminothérapie | Naturopathie | Nutrithérapie |
Ostéopathie | Phytothérapie | Pédicurie | Psychologie |
Reiki | Réflexologie | Sophrologie | Shiatsu |
Qui est officiellement reconnu ? Les 4 exceptions françaises
En France, on ne plaisante pas avec la santé. Notre système est connu pour sa rigueur, et la reconnaissance officielle des pratiques médicales y est un véritable parcours du combattant. Pourtant, quatre disciplines ont réussi à tirer leur épingle du jeu, même si elles ne sont pas classées comme spécialités médicales à part entière :
L’homéopathie : la fin d’une époque
Vous vous souvenez des petits granules blancs qu’on laissait fondre sous la langue ? L’homéopathie repose sur l’idée que des substances fortement diluées peuvent soigner les maux qu’elles provoqueraient à forte dose. Mais voilà, gros changement : depuis le 1er janvier 2021, ces préparations ne sont plus du tout remboursées par la Sécurité sociale. Un sacré revirement après des décennies de prise en charge partielle !
L’ostéopathie : reconnue mais pas remboursée
J’ai testé personnellement, et franchement, après un torticolis carabiné, ces manipulations peuvent faire des miracles ! L’ostéopathie propose tout un éventail de techniques manuelles visant à soulager les troubles fonctionnels. Bien que reconnue, elle n’est pas prise en charge par la Sécu. C’est votre mutuelle qui devra mettre la main à la poche.
L’acupuncture : l’exception qui confirme la règle
Ces petites aiguilles qui vous transforment en pelote d’épingles temporaire ont un statut particulier. Quand elle est pratiquée par un médecin conventionné, l’acupuncture est remboursée à 70% par la Sécurité sociale. Attention cependant, 1€ de participation forfaitaire sera toujours déduit de ce remboursement.
La kinésithérapie : la plus intégrée au système
Entre massages, manipulations et exercices, la kinésithérapie vise à maintenir ou restaurer vos fonctions motrices. Sur prescription de votre médecin traitant, les séances sont remboursées à 60% par la Sécu. Chaque séance vous coûtera tout de même une franchise médicale de 0,50€.
Bon à savoir : dans certains cas très spécifiques, d’autres soins peuvent être pris en charge, comme les soins de pédicurie pour les personnes diabétiques, mais toujours sous condition de prescription médicale.
La mutuelle, votre meilleure alliée pour les médecines douces
Vous l’aurez compris, pour la plupart des médecines douces, la Sécurité sociale reste aux abonnés absents. C’est là que votre mutuelle entre en jeu ! La bonne nouvelle ? De plus en plus de complémentaires santé proposent des garanties « médecines alternatives » dans leurs contrats.
Mais attention, tous les contrats ne se valent pas. Avant de signer, scrutez attentivement la liste des disciplines couvertes et surtout le niveau de remboursement proposé. C’est comme choisir un smartphone : ce n’est pas parce qu’il y a écrit « appareil photo » qu’il fera des clichés dignes d’un pro !
Les mutuelles proposent généralement deux types de remboursements pour les médecines douces :
- Un forfait annuel global
- Un remboursement plafonné par séance
Exemples concrets : combien ça coûte vraiment ?
Exemple 1 : Le cas de M. Durand et son forfait annuel Chiropractie
Notre ami M. Durand a une mutuelle qui lui accorde 210€ par an pour ses séances de chiropractie. Chaque séance lui coûte 70€. Calcul simple : ses trois premières séances annuelles seront intégralement remboursées. Après, c’est pour sa pomme !
Exemple 2 : Mme Rivière et son forfait à la séance d’ostéopathie
De son côté, Mme Rivière bénéficie d’une prise en charge de 50€ par séance d’ostéopathie, limitée à 3 séances par an. Avec un tarif réel de 60€ la séance, son reste à charge sera de 10€ par visite. Au-delà de trois séances, sa mutuelle lui dira « désolée, revenez l’année prochaine ! ».
Comment obtenir son remboursement ? Les astuces pratiques
Maintenant que vous savez que votre mutuelle peut vous aider, encore faut-il récupérer votre argent ! Rien de plus simple : demandez systématiquement une facture à votre praticien. Ce document est votre sésame pour le remboursement.
Ensuite, trois options s’offrent à vous pour transmettre cette facture à votre mutuelle :
- Via votre espace client en ligne (la solution la plus rapide)
- Par email (pensez à bien scanner votre facture)
- Par courrier postal (la méthode traditionnelle, mais plus lente)
Cas particulier : la consultation chez un médecin homéopathe
Petite subtilité qui a son importance : si vous consultez un médecin conventionné pratiquant l’homéopathie, la consultation elle-même est remboursée par la Sécurité sociale. À hauteur de 70% s’il s’agit de votre médecin traitant, et 30% pour tout autre médecin conventionné. En revanche, les médicaments homéopathiques qu’il vous prescrira ne seront plus pris en charge depuis 2021.
Pour en savoir plus sur les différentes approches thérapeutiques et leur reconnaissance scientifique, vous pouvez consulter le site de la Haute Autorité de Santé.
Le mot de la fin
Et voilà, vous savez tout sur les dessous du remboursement des médecines douces ! N’est-ce pas fascinant de voir comment notre système de santé, si cartésien, s’adapte progressivement à ces approches alternatives ? Je me demande bien à quoi ressemblera la prise en charge dans dix ans… Et vous, avez-vous déjà eu recours à ces médecines parallèles ? Votre expérience valait-elle le coût, remboursé ou non ?